Le dernier combat de l’AN 2, le vol noir des corbeaux…

le dernier combat de l'an 2A la suite du récit du dernier combat dans les airs de l’aviateur Corentin Quideau sur le bombardier LéO n° 95,  voici l’ histoire des combattants du maquis de l’Oise et des maquis bretons du pays du « Cheval d’Orgueil », en particulier celui de Plobannalec-Lesconil.

A la mémoire de tous ces hommes de l’ombre, les Quideau, Viannay et Volant et tous les autres qui ont combattus ou qui ont donné leur vie pour la liberté.

« AN II » que signifie cette appellation ?

Les forces alliées ont débarqué en Normandie, les résistants ont pris les armes et se lancent dans la bataille aux coté des alliés pour que la France retrouve sa liberté.

Une nouvelle erre se profile, celle de  « L’AN II »

Le 1er février 1944, un étudiant en philosophie, Philippe Viannay se voit attribuer le commandement des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) du Nord de la Seine-et-Oise (Val-d’Oise). Philippe Viannay n’avait jusqu’à présent agi que dans le domaine de la propagande et la fabrication de faux papiers.

Philippe Viannay s’était marié en 1942 avec Héléna Victoria Mordkovitch.

helene viannay« Hélène Viannay- Mordkovitch » était née à Paris le 12 juillet 1917. D’origine russe, ses parents chassés par le Tsar, s’étaient réfugiés en France, « terre de Liberté ».

La jeune femme était étudiante en géographie à la Sorbonne au moment de l’Occupation.

Les Allemands arrivent en France et suppriment la Liberté, c’est le début de son engagement. Avec Philippe Viannay, ils avaient fondé en 1941 du journal clandestin « Défense de la France » qui deviendra après la guerre « France-Soir ».

defense de la franceEn 1944, elle rejoint son mari dans le maquis de Ronquerolles.

VIANNAYIl prend contact avec les groupes FTP locaux existants, « An II » et « Patrie » et l’appui de quelques gendarmes.

Le maquis, couvre tout le nord de la Seine et Oise. Le Poste de Commandement se trouve à Luzarches sous le commandement d’Edouard Laval puis de Jean-William Lapierre après l’arrestation du premier, le 15 juillet 1944.

Le contexte en juin 1944

Le 6 juin 1944, la radio anglaise annonce le débarquement des forces alliées en Normandie.

RONQUEROLLESLe maquis de Ronquerolles  

Avant le jour du débarquement de Normandie, deux maquis étaient implantés dans la région de l’Oise et du Val-d’Oise.

Le but principal de des différents groupes de résistance était de pratiquer des actions de sabotages des voies ferrées et des voies de communication. Ces voies avaient  une importance capitale pour acheminer les renforts allemands vers la Normandie.

Le premier dans les bois de la Tour du Lay et de Grainval, appelé « maquis de Ronquerolles ».

Le maquis Ronquerolles était sous le contrôle d’un  réseau de « Franc Tireurs Partisans » (FTP) composé de deux groupes: « AN II » et « Patrie ». Il comptait dans ces rangs 48 membres.

Le détachement  « AN II » de Beaumont Sur Oise était dirigé par le Chef FTP nommé par la suite Capitaine FFI,  Corentin Quideau.

c QUIDEAUCorentin Quideau est né le 06 02 1896 à Plobannalec fils de Tudine Quideau, épouse Le Bren.
Durant la première guerre mondiale, Corentin Quideau est incorporé le 8 avril 1915.

IL rejoint le front au sein 7e régiment d’infanterie. Blessé le 11 juillet 1916 à Fleury par un éclat d’obus, il est réformé et retourne dans son foyer.

Responsable communiste du secteur de Champagne-sur-Oise, ou il demeure après le premier conflit mondial, Corentin Quideau est arrêté le 19 novembre 1940, jugé par le Tribunal correctionnel de Pontoise, il est condamné à 8 mois de prison.
Libéré le 19 mai 1941 de la maison d’arrêt de Pontoise, il est astreint à résidence forcée à Champagne-sur-Oise par un arrêté préfectoral du 9 juillet 1941.
Il s’engage dans les rangs des Francs -Tireurs Partisans et il participe à plusieurs actions de sabotages contre les écluses de l’Isle-Adam.
En 1944, lorsque Philippe Viannay prend le commandement Force Francaises de l’ Intérieur (FFI) de la Seine-et-Oise Nord et installe un maquis dans les bois de Ronquerolles, Corentin Quideau met immédiatement son groupe « AN II » à sa disposition.

Il participe à l’organisation et à la formation du maquis dont il devient l’un des responsables, assurant la liaison avec les FTP et la formation des jeunes maquisards au maniement des explosifs. Il est promu au grade de capitaine FFI le 7 juin 1944. Le 18 juin, selon un rapport de police, son groupe aurait fait sauter la ligne de chemin de fer sur la ligne Paris-Creil au lieu-dit « La ravine ».

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le groupe « Patrie », composé de résistants de Chambly était conduits par Kléber Dauchel.

Le second maquis, appelé « maquis de Bornel » se cachait dans une grotte à six cents mètres environ de celui de Ronquerolles.

Les derniers jours de l’ AN II

Tous ces sabotages à répétition exaspèrent les autorités allemandes , qui mettent tous leurs moyens de recherches et leurs indicateurs pour connaitre les lieux ou se cachent les protagonistes des destructions de leurs voies de communication. Il semblerait qu’à la suite d’une dénonciation, les allemands savent que des maquisards se cachent dans la forêt de Ronquerolles.

Le 19 juin 1944, les affrontements des bois de Grainval et de la Tour du Lay

En effet, un groupe de FFI est stationné  dans les bois de la « Tour du Lay » et de « Grainval » sous la direction d’Henri Desjoyaux. Philippe Viannay et Corentin Quideau se trouvent également.

Les FTP de « L’AN II » et de « Patrie » sont cachés un peu plus loin dans une grotte près du hameau de Courcelles pour y passer la nuit.

A l’aube du 19 juin, tous dorment encore sous la protection d’un homme de garde, une voiture allemande occupée par deux officiers de la Wehrmacht repèrent des traces de passage de véhicules se dirigeant vers les bois de Grainval et de la Tour du Lay.

recoLe véhicule s’avance dans la plaine qui sépare les deux bois.

Philippe Viannay, qui effectue une inspection matinale à l’orée du bois est aussitôt aperçu et reconnu par les Allemands.

L’alerte est donnée, les deux allemands ouvrent le feu.

combat2Le FFI  Maurice Roux, alias « Marceau », qui était de garde, est tué.

L’un des allemands est blessé.Les deux allemands regagnent leur véhicule.

La voiture fait marche arrière et se retire précipitamment, pour rejoindre le camp allemand de Cassan.

Une heure plus tard, le 19 juin 1944.

encerclementLes hommes du groupe « AN II »  commandés par Corentin Quideau tentent d’opérer des actions de harcèlement et de diversion pour retarder l’encerclement.

attaque de la wehrmachtLe 19 juin 1944, un combat inégal s’engage

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STELEUne bonne partie des maquisards, dont Philippe Viannay et la section FFI d’Henri Desjoyaux, réussissent à échapper à l’encerclement.

combat5Le 19 juin, en fin de journée, bien qu’ayant subit de nombreuses  pertes, les Allemands sont maîtres du terrain.

Les allemands ont capturé 34 personnes qu’ils emmènent dans des camions au camp allemand du bois de Cassan. Ce camp qui servait de dépôt de munitions était sous le commandement de l’Oberstleutnant Hofbaeur.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les bombardements alliés de juillet et août 1944, qui avaient pour but de détruire le dépôt de munitions qui renfermait des éléments de V1 et des torpilles de marine, endommagèrent le château situé dans la forêt de Cassan et détruisirent une partie d’un quartier de l’isle-Adam.
chateau de cassanBlessé et fait prisonnier au cours des combats de Ronquerolles le 19 juin, Corentin Quideau est fusillé le lendemain à l’Isle-Adam. Les événements sont relatés dans un rapport établi postérieurement par la brigade de gendarmerie de cette localité daté du 1er août 1945 :

Extrait du Rapport de gendarmerie :
« Les prisonniers et blessés ont été menés au château de Cassan à l’Isle-Adam où la Gestapo de Paris (SD) prévenue est venue les interroger. Toutes les pièces d’identité ont été enlevées et la Gestapo a décidé de fusiller 11 patriotes le lendemain et d’emmener à Paris le reste des prisonniers. Le 20 juin 44 à 22h30, les 11 blessés sont condamnés à mort et conduits dans une carrière à l’entrée de la forêt de l’Isle-Adam en bordure du chemin des trois sources. Ils sont exécutés à la mitraillette par la Gestapo. Les corps sont abandonnés sur place pendant 24 heures.

Le chef de brigade de gendarmerie et le Maire de l’Isle-Adam ayant pu obtenir l’autorisation d’aller voir les cadavres en vue de les inhumer au cimetière communal,  ils ont établi à l’époque une liste portant un numéro par corps parce qu’aucune pièce d’identité n’avait été trouvée. Seul un cadavre ayant été reconnu comme étant celui de Quideau Corentin, chef FTI de Champagne sur Oise.

Le corps de Quideau Corentin a été enterré au cimetière communal de l’Isle-Adam.

Son corps a été transféré au cimetière de Champagne-sur-Oise le 16 décembre 1944.
A la fin de la guerre Corentin Quideau a été décoré de la Légion d’Honneur, et de la Médaille de la résistance.

monument chemin des trois sourcesCes fusillés furent enterrés au cimetière de lʼIle-Adam, six y sont encore inhumés, dont sans doute Corentin Quideau.

david REGNIERDavid Régnier était le neveu d’Honoré d’ Estienne d’ Orves.

Parmi les autres résistants faits prisonniers, certains sont conduits à la Kommandantur de St Cloud à Paris. Après interrogatoire, ils sont conduit à la prison de la Santé.

Peu de temps après ils sont déportés et acheminés par les derniers convois dans des camps de concentration en Allemagne.

Cinq résistants du groupe FTP AN II, capturés sans armes dans la grotte de Courcelles, sont conduits à la Kommandantur de Beauvais.

Que devient Philippe Viannay après Ronquerolles

Philippe Viannay poursuit, jusqu’à la nuit, son opération de « décrochage ». Celle-ci se déroule dans des conditions difficiles.

Grâce au sacrifice des groupes AN II et Patrie, Philippe Viannay et les autres résistants parviennent à se  regrouper. Toujours harcelés par l’ennemi, ils se replient en direction d’ Hédouville. Puis avec avec d’autres éléments venus de Balincour, ils se réorganisent sur les buttes de Rosnes.

Après la tragédie de Ronquerolles, Philippe Viannay constate qu’il est pratiquement impossible d’implanter des maquis dans des bois trop rapprochés de la capitale et de plus dans une région truffée de forces allemandes  comme au camp de Cassan .

Philippe Viannay estime qu’il est préférable de constituer de petits groupes de combattants, plutôt que des groupes importants de plus de 50 unités et de répartir ces petits groupes dans les villages avec la complicité des habitants.

Après le 20 août 1944, d’autres attentats sont perpétrés contre les voies ferrées sur les lignes entre Paris et Creil et l’Isle-Adam.

attentatsLes hommes de Viannay s’attaquent également au câbles de communication et rompent notamment le 26 juillet la ligne téléphonique souterraine Paris-Berlin.

Le 18 aout jour de l’insurrection à Paris, le barrage d’Andrésy saute et les pontons construits par les Allemands deviennent inutilisables. Le même jour, un attentat est perpétré contre le barrage de Méricourt.
Philippe Viannay fournit aussi de précieux renseignements aux Alliés notamment sur les carrières de Nucourt où sont entreposés des éléments de V1.

bunker nucourtEntre le 15 et le 31 août, Philippe Viannay multiplie les liaisons avec l’armée américaine.

Même si les groupes FTP étaient bien implantés dans la région de l’Isle-Adam, c’est l’arrivée des troupes de Philippe Viannay qui ont entraîné une intensification de la lutte armée dans cette partie du département.

Concernant les actions effectuées entre le 9 juin et le 20 août 1944 dans la région de l’Oise et de l’Isle-Adam, il est difficile de distinguer celles relevant des troupes de Philippe Viannay de celles relevant des groupes FTP de Corentin Quideau (AN II) et Kléber Dauchel (Patrie) qui avaient  conservés une certaine autonomie.

On ne saura jamais l’exacte vérité car certains responsables des autres groupes, en particulier Corentin Quideau,  ont été tués et seul le rapport Viannay subsiste conservé au Service historique de l’Armée de Terre, avec les remarques, les critiques et observations du Lieutenant-colonel Pastor et du Commandant Borges-Beaugency).

Le 18 mai 1947 le Lieutenant-Colonel Pastor rédige quelques observations au sujet du rapport Viannay. Il écrit que Viannay attribue à son groupe des actions qui ne sont pas les siennes.  Une phrase résume son sentiment :« Philippe Viannay raconte des choses par ouï-dire et les raconte de travers ».

Quoiqu’il en soit, en fournissant le matériel et en développant l’action résistante, Philippe Viannay a joué un rôle primordial dans les maquis de Seine-et-Oise.

Philippe Viannay reprend son travail de journaliste

Il reprend la direction du journal issu de la guerre « Défense de la France » qui devient « France-Soir ».

En 1945, il fonde le Centre de formation internationale avant de le transformer l’année suivante en Centre de Formation des Journalistes.

En 1947, il perd le contrôle de France-Soir, qui venait d’une transformation de Défense de la France.

Du maquis de Ronquerolles à l’archipel des Glénan

glenan carte ancienneEn 1945 au cours d’un voyage, Hélène et Philippe Viannay découvrent l’archipel des Glénan au large de Concarneau dans le Finistère sud.

glénan4Séduits par la beauté des lieux, c’est à bord de leur propre voilier qu’ils font du cabotage entre les îles encore vierges.

En 1947, les Viannay fondent de Formation Internationale. A l’origine destiné à la réinsertion dans la vie civile des jeunes résistants. Le siège social se trouve 8, rue Dantin à Paris.

Ils choisissent l’île du Loch comme base de l’école de voile.

Image1En 1949, le Centre doit quitter l’île privée du Loc’h, pour s’installer sur la grande île de Penfret ou se dresse le phare.

penfret2le Centre de Formation International va donner naissance en 1952 au « Centre Nautique des Glénan ».

les glenanPetit à petit le Centre Nautique s’agrandit sur l’île de Penfret puis par la suite, sur les îles de Drénec, Cigogne et Bananec.

Les premiers bateaux furent des acquisitions hétéroclites de bateaux devenus obsolètes, comme les anciens canot de sauvetages à voiles et rames.

canot de sauvetageDepuis, en soixante ans, plus de 400 000 stagiaires ont été formés à la pratique de la voile au Centre Nautique des « Glénan », dans les bases de l’archipel, et d’ailleurs.

bateaux mythiquesBasé sur l’apprentissage de la mer autant que sur celui des techniques de la voile, le Centre Nautique des « Glénan » a donné à plusieurs générations de plaisanciers et de skipper le gout de la mer.

En 1975, il est l’un des fondateurs du Conservatoire du littoral  En 1976.

Il siège au conseil d’administration du Matin.

En 1984, il donne donc sa démission des conseils d’administration des journaux.

En 1985, il se retire de ses fonctions de vice-président du Centre de Formation des Journalistes.

Philippe Viannay décède le 27 novembre 1986.

Avant sa mort il avait écrit ce texte en guise de testament:

« Je vous ai beaucoup aimés. J’ai commis de lourdes erreurs, j’ai tenté de les assumer. Restez unis ; ne rejetez et ne condamnez personne. Ne vivez pas dans mon souvenir. Il n’est pas bon que les morts empêchent les vivants ».

Hélène Viannay prend la suite de son mari et assume la fonction de Déléguée Générale du Centre Nautique des « Glénan ». Elle gère l’association jusqu’en 1979.

Après son décès le 4 janvier 2007, ses cendres ont été dispersées à la pointe nord de l’île de Penfret dans l’archipel des « Glénan ».

Des « Glénan » à Lesconil, il n’y a que quelques miles nautiques (12NM ) à parcourir pour arriver aux Inizans devant le port.

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Deuxième volet du récit

deuxieme partieLe corbeau est un « oiseau charognard » doué d’intelligence et chargé de symboles.

Son nom vient du latin « corvus » qui signifie malédiction. Dans la mythologie grecque le corbeau aurait porté de l’eau à Apollon s’il n’avait été retenu par le serpent, l’Hydre de Lerne. Serpent à sept têtes qui renaissaient dès qu’on lui en avait coupé une et qui fut terrassé par Héraclès.

Dans la mythologie celte les corbeaux sont associés à la guerre.

Dans la définition contemporaine, le « corbeau » est le nom donné à un dénonciateur anonyme qui agit dans pour propre intérêt.

corbeau3Dans ce deuxième volet du récit sur la résistance, je veux rendre un  hommage aux résistants du pays bigouden, aux Force Françaises Combattantes (F.F.C.) du capitaine Pierre Dréau, au réseau C.N.D. Castille (Confrérie Notre Dame) du colonel Rémy,  à l’ « Armée Secrète » (A.S.) et aux F.F.I. / F.T.P. (Forces Françaises de l’Intérieur/ Franc Tireur Partisan) du bataillon Antoine « Volant » de Plobannalec-Lesconil, ainsi qu’ aux membres de ma famille impliqués dans ces réseaux qui ont combattus dans différents maquis en Bretagne, en France et à l’étranger.

Je n’oublie pas non plus les résistants du plateau de Signes dans le Var qui ont été obligé de creuser leur tombeau dans la terre caillouteuse de la ferme de la Limatte avant d’être massacrés.

Organisation des maquis en France

ZONES DE LA RESISTANCELa zone « M2 » regroupait toutes les factions de résistants de la l’Ouest de la France.

Cette zone comprenait plusieurs réseaux dont:

– le réseau « Dentelles » pour Quimper et Brest. Ce réseau était dirigé par le colonel Berthaud dont le PC se trouvait au lycée « La Tour d’Auvergne » à Quimper.

– le réseau « Vengeance »au sud de Quimper.

Le 3 ième bataillon « Antoine Volant » ainsi que le « bataillon bigouden »  qui agissaient dans le pays bigouden dépendait du 118 ième régiment FFI de Quimper.

En 1938, mon père, Jean Louis Marie Quideau n’a que 16 ans quand il s’engage dans la Marine Nationale. Il rejoint l’école des mousses du « Groupe Armorique » à Brest ou il fait ses classes d’avril 1938 à avril 1939.

GROUPE ARMORIQUED’avril 1939 à septembre 1939 il suit les cours de la spécialité d’électricien sur le croiseur « Océan » ex « Jean-Bart » à Toulon.

oceanLa guerre étant déclarée il est tout de suite affecté à la Défense Contre-Avions (DCA) de Toulon  au fort de la Croix Faron jusqu’ en septembre 1941.

Après l’invasion de la zone libre et le sabordage de la flotte à Toulon, il est placé en Réserve du Corps d’Armée (R.C.A.).

sabordageIl reprend du service dans l’armée secrète chargée des renseignements sur les mouvements des unités allemandes basée à Brest d’octobre 1942 à avril 1944.

Jean Quideau FFIA cette période, la Krieg Marine de l’Amiral Donitz  avait fait du port de Brest leur principale base opérationnelle pour leurs navires de ligne « Gneisenau » et « Sharnhorst », les croiseurs « Amiral Hipper » et « Prince Eugène », ainsi que les 1ere et 9 ième flottilles de U-Boote.

Le 1er juillet 1944, Jean Quideau est affecté dans les Forces Française de l’Intérieur du Finistère Sud à Plobannalec-Lesconil. Le groupe de résistants du « bataillon Volant » avait été complètement anéanti peu de temps auparavant ( capturés le 9 juin 1944).

plonivel 30Les deux frères Volant (Yves et Antoine) avaient été tués par les allemands en essayant de fuir le repère des F.T.P. qui se trouvait dans le presbytère de la chapelle de Plonivel. Yves (20 ans) est tué en traversant le Steir à Kerdreis le 9 juin 1944  et Antoine (30 ans) au lieu dit Kervéol, un peu plus au nord de Plonivel.

Les F.T.P. avaient choisis comme refuge le hameau ( la ferme) de Brézéhan en dehors de Lesconil, et de l’autre côté du Ster, la chapelle  de Plonivel qui servait de P.C. aux résistants locaux mais aussi les fermes aux alentours, discrètes, éloignées de tout avec de nombreuses possibilités d’échappatoires vers Larvor, Loctudy, Plobannalec ou Lesconil. Les lieux étaient plutôt bien pensés, seuls les initiés pouvaient connaitre ces refuges.

plonivelLa chapelle de Plonivel

PLONIVEL29Pourquoi les allemands, dans la matinée du 9 juin 1940, ont ils cerné le hameau de Brézéhan en faisant prisonnier les FTP qui s’y trouvaient ?

Comment les soldats allemands en cet après midi  du 9 juin 1944 ce sont ils dirigés sans hésitation vers ces lieux déserts de Plonivel ? Savaient ils que les quatre allemands kidnappés à Plomeur s’y trouvaient ?

Est ce que sous la torture un des prisonniers de Brézéhan aurait parlé et révélé la cache de Plonivel ?

Ont-ils été renseignés par un infiltré,un collaborateur,  un corbeau ?

Comme le dit si bien les paroles du chant des partisans :

« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

Tout peut le laisser entrevoir…mais comme pour la Corse, « l’omerta bigoudène » a aussi court »  …75 ans après les faits.

Même ma mère, lorsque je l’avais interrogé sur cette histoire, n’a pas voulu me donner le nom du collaborateur. Elle m’ a simplement dit qu’il était décédé, il n’y avait pas si longtemps de cela. Tout le monde à Lesconil connaissaient ce milicien, « collabo », il ne s’en cachait même pas. Tous avaient peur d’être dénoncé aux allemands.

Elle a toutefois bien voulu me raconter l’anecdote suivante: Un jour, ayant appris qu’il devait revenir au village,  les résistants lui avaient tendu une embuscade à l’entrée de Lesconil aux alentours de la place de la Roche.

Mon père qui revenait en vélo d’un de ses rendez-vous clandestins avec les Forces Françaises Combattantes dans une ferme près de Plobannalec , failli être pris pour cible.

Heureusement, Prosper Quemener qui faisait parti du groupe, le reconnu et il dit: « ne tirez pas, c’est Jean Quideau ».

On apprit par la suite, que le milicien venant de Brest, via Quimper avait pris le bus. Au lieu de descendre à la station de la Roche, il continua et descendit au terminus du bar tabac de l’Escale. Ce changement dans ses habitudes , lui sauva la vie.

Connaîtrons-nous un jour la vérité malgré la rancœur et la honte « ar fez » qui sont tenaces dans le pays des « Pen Kaled » (têtes dures).

Faut-il la dévoiler ? Au risque de ré ouvrir les plaies des heures sombres de l’histoire de Plobannalec-Lesconil.

Sans doute temps, car pratiquement tous les protagonistes de cette époque sont décédés et dans un « devoir de mémoire » on se doit de dévoiler les actes de courage comme les actes de trahison.

Faut il ouvrir la boite de pandore ? Bien souvent lorsque l’on tire sur la ficelle, toute la bobine de fil se dévide et on ne sait pas ce qu’on va y trouver.

 » Les passions, en Bretagne, sont fortes. Il a fallu des années pour cicatriser, vaille que vaille, les blessures de l’Occupation « 

Tels sont les mots de Pierre-Jakez Hélias qui résument le sentiment dominant dans le pays bigouden, de longues années après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les embuscades de Brézéhan et de Plonivel

Un témoignage anonyme de cette journée du 9 juin 1944

9 juin 1944

LettreJe ne connais pas le nom de la jeune fille auteur de cette lettre?

Par contre, je pense connaitre l’identité de son amie « Jacqueline » qui habitait le petit hameau de Brézéhan.

Sans doute des adolescentes de l’époque, qui pouvaient plus facilement être vues comme inoffensives vis à vis de l’occupant.

kerlutLe manoir de Kerlut, le Ster à marée basse

Une Stèle en leur mémoire a été érigée sur les dunes entre Guilvinec et Penmarc’h.

fusillés de penmarchLe 12 juin 1944 au matin, les allemands procèdent à une rafle à Plobannalec-Lesconil. Tous les hommes de 16 à 50 ans sont appréhendés et conduits devant la conserverie Maingourd  au centre du village de Lesconil. Cette usine était appelée « ar fritur coz » ( vieille friterie) par les habitants, pour la différencier avec la nouvelle conserverie qui s’était installée sur le port.  Cette nouvelle conserverie Dumagnan & Cie installée en 1900 fut rachetée en 1910 par Billet-Lemy.

MAINGOURD

Mon grand-père, Pierre Marie Quintric, âgé de 51 ans, échappa à la rafle et ne fut pas conduit dans la cour de l’usine qui servait également de cantonnement aux douaniers allemands dénommés G.A.S.T. (Grenzausichstelle) cantonnés tout au long du littoral.

usine maingourdL’usine était une « conserverie  » de poissons, principalement de thons et de sardines, crée en 1898 par Jacquier fils en 1895 puis reprise en 1895 par René Maingourd. De nombreuses bigoudènes y travaillent dans les différents ateliers de transformation du poisson.

fritur gozhDevant la vieille conserverie « ar fritur gozh » (de nos jours un petit parking) , les hommes sont triés, puis conduits au bureau de la douane selon les indications portées sur une liste possédées par les interrogateurs Jordan et Pfalher de la gendarmerie (Feldpolizeï) allemande. Ils sont classés soit dans un groupe à droite, soit dans un groupe à gauche. Le groupe de gauche comprend les habitants  contre  lesquels aucune charge n’a été retenue.
Les Allemands identifient tout de suite six résistants F.T.P. et les arrêtent aussitôt :

Etienne Cariou, Corentin Divanach, Julien Faou, Albert Larzul, Armand Primot, Prosper Quémener. ils les font monter dans un camion bâché pour les emmener à Pont l’Abbé au siège de la kommandantur au collège saint-Gabriel qui servait également de prison .

D’autres, soupçonnés d’avoir un lien avec les résistants sont poussés vers un camion pour être interrogés à Saint Gabriel:

l’étudiant Jean Coic, les marin-pêcheurs, Daniel Gentric, Pierre Le Moigne, Sébastien Nédélec, Antoine Bargain, Nicolas Buanic, Louis Cadiou, Mathieu Cossec, Émile et Marcel Queffélec ainsi que le mécanicien  Marcel Garrec.

Ils sont condamnés à mort par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur  stationnée à Quimper, puis fusillé le 23 juin 1944 au soir sur les dunes de la Torche avec quinze de ses camarades.

Un dix-septième sera fusillé un peu plus tard en aout 1944. Les tombes de ces martyrs sont regroupées au cimetière de Lesconil.

Lettre au préfet du Finistère du 26/06/1944 en provenance de la Feldkommandantur de Quimper précisant leur condamnation à mort et la date de leur exécution.

Etienne Cariou né le 19/01/02 à Lesconil,

Corentin Divanach né le 17/01/05 à Plobannalec,

Julien Faou né le 24/10/02 à Lesconil,

Albert Larzul né le 01/02/22 à Lesconil,

Armand Primot né le 13/08/25 à Lesconil,

Prosper Quéméner né le 11/08/23 à Lesconil.

Le jugement a été mis à exécution le 23/06/44 à 22H30 pour :

Etienne Cariou (42 ans),

Corentin Divanach (39 ans),

Julien Faou (42 ans)

Et à 22H28 le 23 /06/44 pour :

Albert Larzul (22 ans),

Armand Primot (19 ans),

Prosper Quéméner (21ans)

Avaient déjà été fusilles le 15/06/1944

Trebern Ange, Trebern Joseph, Quéméner Pierre, Durand  Lucien, Donnard Georges, Daniel pierre, Cadiou Jean, Larnicol Louis, Béchennec Corentin.

D’autres sont envoyés en camp de travail ou déportés. Certains ne revinrent jamais.

monument fusille de LesconilLe 10 juillet 1944, Jean Quideau rejoint Paris pour participer à la libération, il restera dans la capitale jusqu’au 28 mars 1945.

Réaffecté fin mars 1945  dans la Marine Nationale, il est affecté sur le Sous-Marin « Amazone » qui se trouve  jusqu’à la fin de son contrat le 30 octobre 1945.

amazoneEn 1945, Il  quitte le sous-marin « Amazone » et la Marine Nationale pour rejoindre la Marine Marchande, mais c’est une autre Marine, une autre histoire…

indohinois j quideauMais c’est une autre marine, une autre histoire…

CROIX DE PEN HIRCe monument en forme de Croix de Lorraine réalisée en granit fut inaugurée par le Général de Gaulle  en 1951 sur la pointe de « Pen Hir » à Camaret.

La phrase de Verlaine

 » homme libre, toujours tu chériras la mer »

personnifie bien l’engagement des bretons et des bigoudens pour la mer et la liberté.

Remerciements

Merci à mes amis de l’ A.N.A.C.R. du Finistère (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance) et du pays bigouden, en particulier Roland Le Fur, Gérard Volant, Louis le Fur pour les informations qu’ils ont bien voulu me transmettre sur le bataillon FFI « Volant ».

 Du maquis bigouden au maquis de Provence

Cet épisode tragique de la résistance de Plobannalec- Lesconil, qui s’est déroulé peu de temps après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, me rappelle un épisode similaire tout aussi tragique qui s’est passé le 2 janvier 1944 à 1300 kilomètres au sud dans le département du Var près du village de Signes, sur le plateau de « Siou Blanc ». Résidant dans ce département depuis de nombreuses années, il était de mon devoir de vous conter cet épisode tragique de la résistance dans le sud de la France.

Le vol noir des corbeaux sur « Siou Blanc ».

plan limateTous les 3 janvier, durant plusieurs années, j’ai participé en tant que Représentant des Autorités Militaires à la commémoration de ce combat entre les forces de l’occupant et les résistants.

limatteVoici un résumé cette histoire dramatique de la résistance provençale écrite il y a quelques années.

limate4Le contexte, les lieux

Le massif des Maures a vu naître l’un des plus importants maquis de la région.

A l’automne 1943, menacée par la répression et traquée par les Allemands, la 1ère compagnie FTP (Francs-Tireurs Partisans) éclate en détachements et se disperse dans le moyen Var.

Fin novembre, l’un d’entre eux, le détachement « Guy Moquet » s’installe dans la ferme bergerie de la Limate au cœur du plateau de « Siou Blanc » au sud du village de Signes.

« Siou Blanc », un nom énigmatique dont l’origine provençale signifie «cimes blanches».

Dans ces vastes solitudes, le calcaire blanc, dénudé, alterne avec une végétation dense, souvent impénétrable de chênes kermès et de garrigue qui sent bon le thym et le romarin.

Il comprend une douzaine de combattants français et italiens. En décembre, le maire de Signes signale aux autorités françaises la présence d’étrangers à qui il attribue de nombreux vols. Les Renseignements Généraux viennent enquêter sur place et dans leur rapport du 15 décembre, ils ne signalent pas de vol, mais confirment la présence d’un groupe de « réfractaires » dans les bois et que ce camp situé dans le Jas de Laure serait un camp de transit vers le reste du Var et les Basses-Alpes.

La police signale que le groupe jouit de la connivence de la population qui reste « obstinément muette ».

Le 16 décembre, une autre lettre anonyme sur le sujet est reçue à la préfecture du Var à Draguignan.

Le 21 décembre, le Préfet écrit au Commandant de la gendarmerie pour signaler cette présence étrangère qui serait les auteurs de ces vols et il réclame une action immédiate contre eux.

Préparation de l’action allemande

L’action, ce sont les allemands qui vont la mener le 2 janvier 1944, mais il n’est pas sûr qu’il y ait un lien entre les dénonciations précédentes et l’attaque.

Depuis octobre stationne à Toulon puis à Bandol un groupe de jeunes « français », spécialisés dans le repérage des maquis et leur infiltration.

Ce groupe dit de « Brandebourg » serait peut être à l’origine de l’attaque, car la présence des maquisards est connue.

Conscients du danger, les responsables de la 1ère compagnie qui ont inspecté le détachement, lui ont donné l’ordre de changer de stationnement.

 L’attaque de la bergerie

Le dimanche 2 janvier 1944 au petit matin, le groupe est cerné dans la bergerie de  la Limate par 75 Allemands (Waffen SS) partis du moulin du Gapeau où le propriétaire, d’origine Suisse, les aurait accueillis.

BERGERIEA partir de 09h30, on entend les tirs qui durent pendant près d’une heure.

Les maquisards tirent jusqu’à épuisement de leurs munitions puis ils brisent les crosses de leurs armes pour qu’elles ne puissent être réutilisées par les Allemands. Ceux-ci auraient eu des pertes dont on ignore le nombre. 9 maquisards sont fait prisonniers. Deux ou trois ont réussi à s’échapper.

 Le charnier de la Limatte

Les Allemands obligent les prisonniers à creuser une fosse de 50 cm de profondeur sur 7 m de long.

Ils sont fusillés à bout portant.

Criblés de balles (33 pour l’un d’entre eux).

Le berger Honorat fait également parti des victimes. Il aurait été forcé par les Allemands de les conduire à la ferme.

Les fusillés de la Limate

fusillés de la LimateExtraits des archives nationales, déposition telle qu’elle fut rédigée

Je soussigné, Raoul MAUNIER, né le 11 juin 1907 à TOULON (VAR), chef des F.R.S., lieutenant des FFI, membre du comité de libération de SIGNES (VAR)… déclare :

« Le 2 janvier 1944, à 07h00 et demi du matin, du moulin du Gapeau, un groupe d’environ 50 soldats allemands et officiers sous l’escorte de monsieur…en direction de la ferme des LIMATES.

Vers 08h00 et demi, j’entendis une fusillade qui dura plusieurs heures et qui semblait provenir de la ferme des LIMATES.

Dans l’après-midi de ce même jour, j’appris que 2 patriotes qui avaient réussi s’échapper l’attaque de leur camp par les Allemands et  qu’ils ignoraient ce qu’étaient devenu leurs camarades car ils s’étaient défendus jusqu’à épuisement de leurs munitions ».

 « Ce n’est que le lendemain, en compagnie du garde SANSONNETTI Jules et de Ludovic BASSET, que je me rendais à la ferme des LIMATES pour me rendre compte de ce qu’étaient devenus mes camarades. Mes recherches ne furent pas vaines car au bout de quelques heures je découvris le charnier ou avaient été enterrés nos camarades.

Nous sommes redescendus en informer le maire qui ne voulut prendre aucune responsabilité et ce n’est qu’après avoir reçu des ordres de DRAGUGNAN que nous sommes remontés aux LIMATES ou nous avions rendez-vous avec le parquet de TOULON.

A notre arrivée sur les lieux, nous avons pu constater que tous ces jeunes avaient été déterrés et recouverts d’une couverture sur laquelle était mentionnée l’identité de chaque victime.

C’est alors en présence des autorités, nous avons constaté que ces jeunes patriotes étaient horriblement mutilés et méconnaissables. Certains avaient la tête complètement écrasée. Nous avons relevé sur une victime 33 blessures soit : coups de baïonnettes ou balles tirées à bout portant.

Nous avons ramassé, à 4 mètres du bord de la fosse, 9 petits tas de 12 douilles environ.

Après constatation, je suis redescendu à SIGNES pour rechercher le docteur, mon cheval et ma voiture et je suis remonté avec le cheval et la charrette de Monsieur BAUMIER. Nous avons chargé les victimes au nombre de 5 chacun et les avons redescendues au cimetière de SIGNES ou les cercueils avaient été apportés ; nous avons effectué la mise en bière.

limatte fiche 140_1Soixante ans après, le chant des partisans a retenti dans l’air glacial du champ gelé, « ami entends tu … le vol noir des corbeaux…» Il est dommage que le chant du maquis de Provence «Sur la grand’ route » dont les paroles écrites par le maquisard de la 1ière compagnie FTP François-Marie Armenier n’ait pas été fredonné car ces paroles reflètent bien la notion de sacrifice des maquisards:

« Il est dans les forêts varoises

Une compagnie de francs-tireurs

Ne connaissant pas la peur…

Bravant le sort, bravant la mort

Combattre tous les tyrans…

Si les copains tombent en luttant…

En marchant sur la grand’ route

Patriote souviens-toi, oui souviens-toi… »

 Les questions et les mystères

Beaucoup de mystères planent encore de nos jours sur ce massacre.

1. Qui a envoyé les lettres anonymes ?

2. Quel a été le facteur déterminant pour détruire ce maquis ?

3. Quels sont les 2 ou 3 rescapés ?

4. Qui a déterré les cadavres ?

Éléments de réponse

1. A Signes, plusieurs personnes étaient soupçonnées d’être responsable du drame.

Le 4 mai à 21h30 les F.T.P. exécutent le receveur buraliste dont le fils a été accusé d’avoir guidé les Allemands.

2. Un  infiltré du groupe Brandebourg ? Les lettres anonymes ? Les plaintes du maire et des autorités françaises concernant les rapines et la présence d’étrangers ? L’ensemble de tous ces facteurs ?

3. Le jour du drame, Raoul Maunier a rencontré deux rescapés.

L’un d’eux était-il Paul Rossi ? Celui-ci blessé à la fesse, aurait été caché par Jules Sansonnetti et soigné par le Docteur Sauvet de La Seyne sur Mer, puis envoyé à St Tropez. Qui sont les autres ?

4. Parmi les FTP qui ont pu s’échapper se trouve Lucien Jandrew dit « le tatoué ». C’est lui qui aurait déterré les victimes. Il a rejoint le reste du maquis vers Agnis. Il est toutefois suspecté par ses camarades d’avoir été « retourné » par les allemands après avoir été capturé.

Ludovic Basset et Jules Sansonnetti ont été arrêté par les allemands le 9 janvier et envoyés en déportation d’où ils ne reviendront pas.

Leurs noms sont inscrits avec ceux des fusillés de la Limate sur la stèle du cimetière de Signes.

Le chant des partisans, écrit par Maurice Druon et Joseph Kessel  sur la  musique d’Anna Marly, devenu le chant de ralliement des maquis durant la dernière guerre, résonne encore dans ma tête :

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines. anna_marly

Montez de la mine, descendez des collines,

Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines

anna marly

MONTBAREY« Tant qu’il y aura quelqu’un pour se souvenir de toi, tu ne mourras jamais »

Capitaine de frégate (H) Jean Claude Quideau

 

6 réflexions au sujet de « Le dernier combat de l’AN 2, le vol noir des corbeaux… »

  1. Après l’histoire de l’aviateur Corentin Quideau qui a perdu la vie sur le Léo n° 95, au début de la deuxième guerre mondiale, voici l’histoire d’un autre Corentin Quideau et de son fils Elie Quideau, et des hommes de l’ombre qui ont donnés leur vie pour la liberté.
    J’en profite pour rendre un hommage aux résistants du Pays Bigouden en particulier les FFI de Plobannalec-Lesconil qui payèrent un lourd tribu, mais également à ceux de la ferme de la « Limate » sur plateau de « Siou Blanc » dans le Var .

  2. Bonjour. Parmi de nombreux vieux objets retrouvés notamment hier soir, dans d’anciennes granges situées à environ 1km au N.E de la chapelle de Plonivel, 1 casque artilleur français et 1 obus semblant être du 7,62 ( avertissement Gendarmerie ce jour) .
    Y aurait-il un lien avec votre récit ?
    Cordialement
    Alain-Pierre

    • Bonjour,
      Merci d’avoir lu cette histoire du maquis « An II » de l’Oise.
      Je prépare un récit sur la résistance en pays bigouden .
      Avant le débarquement, un groupe de jeunes de Lesconil se lancent dans la résistance active.
      Pensant faire une action d’éclat, ils capturent à Plomeur deux « Russes blancs caucasiens » et deux allemands stationnés dans les environs. Ils les font prisonniers et les emmènent dans le presbytère désaffecté de la chapelle de Plonivel à Plobannalec.
      En 1944, les allemands qui gardaient les côtes du pays bigouden dans le cadre de l’organisation Thod étaient assez âgés. Il faisaient pour la plus part parti de la « Gast » (douane).
      Renseignés par un « corbeau », les allemands venus de Pont-l’Abbé encerclent la chapelle, libèrent les otages et font prisonniers les francs tireurs. Deux résistants réussissent à s’échapper, mais sont poursuivis. les deux frères Volant sont tués, l’un en essayant de traverser le Ster, l’autre à Kervéol dans le nord est de Plonivel.

      En ce qui concerne l’obus de 7.62 il s’agit plutôt d’une munition de fusil ou de pistolet mitrailleur.
      Les obus sont de calibres supérieurs: 20 mm, 40 mm, 76 mm, 100 mm etc…
      A cette époque, la munition 7.62 était une munition pour fusil de précision Russe « Dragunov » des tireurs d’élite ou de fusils mitrailleurs « Petcheneg ». La munition 7.62 est précise et performante à plus de 600 m .
      L’OTAN a adopté ce type de munition dans les années 1950 pour les armes de petits calibres et fusils d’assaut dont le M14 US et la tristement célèbre fusil mitrailleurs des truands AK 47.
      Le casque d’artilleur pourrait appartenir à un ancien militaire. Les FTP n’étant pas équipés, l’armement était sommaire, pistolets, fusils de chasse, souvent récupérés.

      On peut encore certainement trouver des vestiges « planqués » de cette époque et complètement oubliés.

      Connaissez vous l’endroit exact de cette trouvaille ?

      Cordialement
      JC Quideau

  3. Bonjour,
    Je suis tombé par hasard sur votre site en recherchant des informations sur un de mes potentiel ancêtre qui ce nommerait Corentin Quideau, je n’ai malheureusement aucune information sur lui… Je voulais savoir si éventuellement vous auriez des informations qui pourraient m’aider ?
    Merci du temps que vous prendrez pour me répondre.
    Cordialement,
    Manon Kermorvant

    • Bonjour,
      Bien reçu votre courriel concernant votre demande de renseignements sur Corentin Quideau.
      Ce qu’il faut savoir c’est qu’il y avait deux Corentin Quideau natifs tous deux de la commune de Plobannalec-Lesconil. Ils étaient de la même famille
      Le plus âgé, Corentin, né le 06 02 1896 à Plobannalec fils de Tudine Quideau, épouse Le Bren, Il était capitaine des Forces Francaises de l’Intérieur du maquis de l’Oise. Chef du réseau « AN II ». Il a été capturé et fusillé le 20 juin 1944. Son fils Elie Quideau, lieutenant FFI né le 19 04 1920, avait été tué la veille à Belle Eglise durant le combat de Ronquerolles.
      Je raconte leur histoire sur mon site sous le titre : « le dernier combat de l’AN II »
      Ci-joint le lien :

      Le dernier combat de l’AN 2, le vol noir des corbeaux…


      Le second Corentin Jean Marie Quideau est né le 27 05 1917 à Plobannalec, fils de Marie Jeanne Quideau, de père inconnu.
      Aviateur, il a été abattu dans son bombardier et est décédé le 20 05 1940 à Berny sur Noye.
      Je raconte son histoire sur mon site.

      LeO 95 ne répond plus


      A première vue, votre nom de famille ne me dit rien. Pouvez-vous préciser de quelle branche des Quideau vous descendez sachant que ceux de ma famille sont natifs du pays bigouden ?
      Cordialement
      Jean Claude Quideau

      • Bonsoir
        Je me permets de vous contacter je cherche a rentrer en contact avec la personne qui a crée ce site en effet mon arrière arrière grand mère se prénommait QUIDEAU MARIE CATHERINE elle était la tante maternelle de QUIDEAU CORENTIN résistant durant la seconde guerre mondiale.
        Merci d’avance si vous pouvez me mettre en contact
        Cordialement
        Mr LE FUR

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